Découverte de l’astéroïde qui orbite le plus rapidement autour du soleil
— Actualités du 21 juillet 2019 —
2019 LF6 est un tout petit astéroïde dont la découverte a été annoncée au début du mois de juillet 2019. Sa période de révolution très courte le rend spécial. Ce morceau de roche d’à peine un kilomètre de diamètre fait le tour du soleil en 151 jours, ce qui est plus rapide qu’aucun autre astéroïde découvert jusqu’à présent. Il rejoint ainsi une famille d’astéroïdes appelée Atira, qui évoluent tous à l’intérieur de l’orbite de la Terre.
Découvrir de tels objets n’est pas facile. Ils apparaissent tout le temps près du soleil, ce qui pose les mêmes problèmes de contrastes que lorsqu’on cherche à imager une exoplanète. Ces observations sont donc uniquement possibles 20 minutes avant le lever du soleil ou 20 minutes après le coucher du soleil.
L’astéroïde 2019 LF6 a été découvert par l’observatoire de Palomar, spécialisé dans la détection d’objets transitoires. Il existe probablement des centaines d’objets similaires que nous n’avons pas encore identifiés. Jusqu’en 2019, 800 000 astéroïdes ont été identifiés dans le système solaire. Plusieurs millions d’astéroïdes pourraient un jour être ajoutés à nos catalogues.
La découverte de corps similaires à 2019 LFC pourrait être facilitée par la mission NEOCam. Cet observatoire spatial de la NASA irait se placer au point de lagrange L1 du système soleil-Terre pour tenter de découvrir débusquer des objets situés à l’intérieur de l’orbite de la Terre autour du soleil. Certains d’entre eux présentent peut-être un risque de collision avec notre planète. La mission est fréquemment proposée dans le cadre du programme Discovery mais n’a pour le moment jamais été sélectionnée.
(3200) Phaéton, un objet céleste entre astéroïde et comète
— Actualités du 30 octobre 2018 —
Les astéroides et les comètes sont des objets différents. Les astéroïdes sont principalement composés de roche et de métal, alors que les comètes sont formées à partir de glace et de poussières. Les orbites des comètes sont généralement beaucoup plus excentriques que celles des astéroïdes. Elles se créent très loin du soleil, où les températures sont assez basses pour permettre l’apparition de glace. Cela permet aux comètes de créer de jolies queues lorsqu’elles s’approchent du soleil et que ces glaces s’évaporent. Mais certains objets semblent se situer entre les astéroïdes et les comètes. C’est le cas de (3200) Phaéton, un astéroïde d’environ 5 km de diamètre qui a été découvert en 1983.
Son orbite est très excentrique pour un astéroïde, elle ressemble à une orbite de comète. Le point le plus haut de son orbite se situe bien au-delà de Mars tandis qu’au point le plus bas de son orbite, (3200) Phaéton passe beaucoup plus près du soleil que Mercure. Cette proximité avec le soleil peut faire grimper les températures en surface de l’astéroïde, jusqu’à 800°C. L’astéroïde est cuit par le soleil, ce qui génère une étrange couleur bleutée à sa surface. On a récemment remarqué que (3200) Phaéton a une petite queue de poussières quand il passe à proximité du soleil. C’est pourquoi cet astéroïde a parfois été qualifié de comète rocheuse.
En décembre 2017, (3200) Phaéton est passé assez près de la Terre, à environ 27 fois la distance Terre-Lune. Les observations de l’astéroïde ont montré que (3200) Phaéton est encore plus inhabituel qu’on ne le pensait. Malgré sa couleur bleue, il est très sombre, à peine plus lumineux que le charbon. On pense aujourd’hui que (3200) Phaéton est à l’origine de la pluie de météores des Géminides qu’on observe tous les ans en décembre. Mais les pluies de météores sont habituellement attribuées à des comètes. On a donc supposé que Phaéton était le noyau mort d’une comète éteinte depuis très longtemps. Les comètes et leur noyau ont une couleur qui approche le rouge, alors que Phaéton est l’un des astéroïdes les plus bleus qu’on a observé.
L’orbite et la pluie de météores de Phaéton rappellent les comètes, tandis que sa couleur et sa composition rappellent un astéroïde. Il faut élucider ce mystère. Comment un astéroïde peut-il être le parent d’une pluie de météores ? Quelle est l’histoire d’un objet si singulier ? C’est l’agence spatiale japonaise qui va essayer de répondre à ces questions avec la mission DESTINY+, un démonstrateur de technologies qui va s’intéresser aux poussières interplanétaires. Cette sonde spatiale devrait être lancée en 2022. Au cours de sa mission, elle s’approchera à seulement 500 km de Phaéton. Ce passage rapproché sera l’occasion de découvrir quels mécanismes sont à l’origine de sa queue de poussières. On espère donc que cela sera suffisant pour connaitre l’origine et le statut de cet objet si singulier.
Des astronomes découvrent des lunes autour d’un astéroïde
— Actualités du 12 septembre 2017 —
L’astéroïde (3122) Florence a croisé l’orbite de la Terre en passant à seulement 7 millions de kilomètres de chez nous. C’est le plus gros astéroïde a être passé près de la Terre depuis que la NASA a lancé son programme de recherche sur les géocroiseurs en 1995. L’astéroïde aurait fait de gros dégâts s’il avait impacté la Terre. A la surprise des astronomes qui ont pu l’observer de près lors de son passage dans le voisinage terrestre, l’astéroïde possède deux lunes qui mesurent 100 et 300 mètres. Ces lunes ont probablement été formé après un impact sur l’astéroïde lui-même. (3122) Florence est de forme assez ronde avec un grand cratère et une ligne de crête. Il frôle la Terre depuis l’extérieur de son orbite.
Les astéroïdes et les comètes représente un danger difficile à estimer pour notre planète. Des objets relativement petits entrent très régulièrement dans l’atmosphère, et ceux qui ne sont pas complètement désintégrés peuvent engendrer des dégâts importants. Le météore de Tcheliabinsk, un bolide d’une quinzaine de mètres, a explosé en 2013 au dessus de l’Oural, provoquant d’importants dégâts. L’énergie libérée a été estimé à environ 30 fois Hiroshima. L’onde de choc a brisé un grand nombre de vitres, provoquant plus d’un millier de blessés. Cet astéroïde est pourtant relativement petit et de faible masse. On soupçonne qu’un événement similaire a dévasté la Sibérie le 30 juin 1908. L’explosion, bien plus puissante qu’en 2013, avait abattu près de 60 millions d’arbres sur près de 100 km de forêt. On estime qu’une météorite de 60 à 190 mètres de diamètre est responsable de l’événement qui correspondait à une explosion libérant autant d’énergie que mille fois la bombe d’Hiroshima.
Si (3122) Florence entrait un jour en collision avec la Terre, les dégâts seraient immenses. Il suffit de voir la surface constellée de certains corps du système solaire pour comprendre la violence inouïe de ces impacts. C’est pour cette raison que la NASA essaie de répertorier et surveiller un grand nombre d’astéroïdes et de comètes qui pourraient présenter un danger pour la Terre. Lorsque l’un d’entre eux se présentera, il faut espérer que l’humanité aura mis au point une technologie de défense. La sonde DART doit impacter un astéroïde en 2022 dans le but de le dévier de sa trajectoire. Cela devrait servir de démonstrateur technologique au cas où la situation se présenterait réellement.
Image by NASA/JPL [Public domain], via Wikimedia Commons
Sources
