Coronavirus (COVID-19) : impacts sur le secteur spatial

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Cette page est actualisée régulièrement avec les actualités impliquant la crise du coronavirus et le secteur spatial.

Prédictions sur l’impact de la crise du coronavirus sur l’industrie spatiale

— Actualités du 29 mars 2020 —

Le risque que les projets spatiaux souffrent de la crise sanitaire et économique liées au COVID-19 est important. Il est impossible de prédire le futur mais si on étudie le passé, on s’aperçoit que tous les protagonistes ne subissent pas le même sort lors des crises.

Une crise indolore ou désastreuse pour le financement des agences spatiales

Lors de la crise des subprimes en 2008, le budget de la NASA a à peine baissé. Il est resté stable entre 2008 et 2009 et est reparti à la hausse en 2010. C’est peut-être le signe que pour le gouvernement américain, il faut protéger les emplois publics lorsque l’économie vacille. Espérons qu’ils conservent la même philosophie dans les mois et les années à venir.

A l’inverse, la libéralisation de l’économie russe dans les années 1990 et l’effondrement économique qui l’a accompagné ont été très durs pour le programme spatial du pays, avec une réduction drastique des moyens alloués au secteur spatial. De nos jours, Roscosmos doit encore se débrouiller avec un financement très serré.

La crise du COVID-19 impactera fortement les entreprises privées du secteur spatial

On peut cependant prédire avec certitude que l’avenir sera difficile pour les entreprises privées du secteur spatial, notamment celles qui sont encore en phase de développement. Pour pouvoir se développer, ces entreprises doivent lever des fonds. Or historiquement les crises financières et économiques s’accompagnent d’une diminution importante du capital-risque. En période de crise, les investisseurs cherchent la sécurité davantage que la performance.

Le New Space a levé près de 26 milliards de dollars sur la dernière décennie, ce qui a permis de financer le développement de SpaceX, Rocket Lab et bien d’autres entreprises privées du secteur spatial. Mais après des années d’insouciance, il semble qu’on soit entré dans une situation de bulle spéculative car il y a actuellement plus de 150 lanceurs privés en développement dans le monde.

Le choc économique de 2020 pourrait déclencher la crevaison de cette bulle spéculative. Une baisse drastique des investissements entraînera des faillites, ce qui serait néanmoins arrivé tôt ou tard. Cependant, la crise du début des années 2000 n’a entraîné la fin d’internet, bien au contraire. De la même manière, la crise du coronavirus n’entraînera certainement pas la fin du New Space.

Tous les projets spatiaux sont menacés par l’épidémie de coronavirus

Il existe cependant une certaine inertie dans le développement des projets spatiaux. C’est d’ailleurs ce qui rend leur gestion compliquée dans les démocraties occidentales. Idéalement, une politique spatiale doit être pensée en termes de décennies. Certains projets s’étalent sur 30 à 40 ans entre les premières études de concept et la fin de la mission, ce qui n’est pas très compatible avec les mandats présidentiels qui durent quatre ou cinq ans dans le meilleur des cas.

Il est difficile de prédire si la crise du coronavirus se traduira par des annulations de projets spatiaux déjà en cours. Artemis, WFIRST, programme lunaire chinois… Aucun projet spatial n’est à l’abri de cette menace. De manière plus immédiate, l’obligation de confinement risque aussi de faire prendre du retard à certains projets spatiaux. C’est une situation complètement inédite, c’est pourquoi il n’est pas forcément pertinent de penser que des scénarios liées à des crises passées vont se reproduire à l’identique.







Premiers effets de l’épidémie de coronavirus sur l’industrie spatiale

— Actualités du 17 mars 2020 —

L’épidémie de coronavirus est en train de mettre à l’arrêt toute l’humanité. Il devient de plus en plus difficile d’organiser des réunions, des tests et toute activité qui implique de rassembler des personnes dans un même lieu. La collaboration internationale comme la mission russo-européenne Rosalind Franklin sont particulièrement affectées.

La NASA a déjà placé deux de ses centres de recherche en obligation de télétravail après que des employés aient été testés positifs au coronavirus. La conférence SATELLITE 2020, de son côté, s’est terminée un jour plus tôt que prévu et presque toutes les conférences et événements liés à l’espace sont sur le point d’être annulés.

Un bouleversement majeur du secteur spatial en perspective

A plus long terme, la crise du coronavirus pourrait avoir un impact majeur sur tous les sujets liés à l’espace. Si elle se prolonge, il faut donc s’attendre à un choc particulièrement violent sur les économies mondiales. En face d’une crise sanitaire, d’une panique bancaire ou encore d’un chômage de masse, les budgets des agences spatiales risquent de fondre comme neige au soleil.

C’est la même chose pour le capital-risque qui alimente le secteur du New Space. Les investisseurs seront probablement plus frileux, ce qui pourrait se traduire par de nombreuses faillites dans le secteur spatial.

Sources

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