L’ESA est active sur tous les fronts pour son programme lunaire
— Actualités du 11 juin 2019 —
La Lune est dorénavant le centre de toutes les attentions. Plus d’une dizaine d’entités publiques et privées prévoient d’y faire atterrir des robots au cours des cinq prochaines années. Trois programmes de vols habités sont en développement aux Etats-Unis, en Chine et en Russie. On se croirait presque revenus au milieu des années 1960. Les progrès technologiques et l’implication de nouveaux acteurs vont cependant rendre cette nouvelle ruée vers la Lune plus intéressante.
Au milieu de toute cette frénésie, l’ESA a développé une approche basée sur la collaboration. Une philosophie dont le point culminant serait le Moon Village, un projet de mise en commun des efforts à la surface de la Lune. Plus concrètement, l’agence spatiale européenne développe un module de service pour le vaisseau spatial américain Orion, des expériences pour le programme chinois Chang’e ou un système de forage et d’analyse pour le programme d’exploration lunaire russe, Luna 27.
Depuis un peu plus d’un an on sait que l’ESA espère aussi pouvoir faire revenir un échantillon de la surface de la Lune avec la mission robotique Heracles en collaboration avec la JAXA et l’agence spatiale canadienne. Cette mission doit utiliser la LOP-G pour simplifier la procédure de retour d’ici cinq à dix ans. Heracles pourrait ainsi décoller sur une Ariane 6. La mission déposerait un petit rover à la surface de la Lune qui procéderait à la collecte d’échantillons. Les précieuses roches lunaires seraient alors confiées à un étage d’ascension qui irait rejoindre la LOP-G. Il faudrait alors attendre que des astronautes viennent les récupérer à bord d’un vaisseau spatial Orion.
L’ESA et ses deux partenaires n’ont jamais posé d’atterrisseur à la surface de la Lune. C’est donc une première mission extrêmement ambitieuse. Pour le moment, Heracles est encore en phase d’étude. On imagine que les agences spatiales partenaires attendent d’être sûrs que la LOP-G va être lancée avant de débloquer des fonds importants.
L’agence spatiale européenne travaille aussi sur un nouvel étage supérieur d’Ariane 6 en fibre de carbone, appelé Icarus. Il pourrait permettre au lanceur européen d’améliorer sensiblement ses performances à destination de l’orbite géostationnaire ou de la Lune. On peut penser qu’Icarus pourrait être capable de lancer Heracles. Ce nouvel étage doit justement être prêt au milieu de la prochaine décennie.
Arianegroup a publié il y a quelques jours une vidéo montrant cet étage en fibre de carbone propulser un vaisseau cargo vers la LOP-G. Ce vaisseau spatial ressemble fortement à l’ATV, le vaisseau spatial qui a desservi la station spatiale internationale cinq fois. Aucune annonce n’accompagne cette vidéo, c’est donc peut-être uniquement un voeu d’Arianegroup. Mais cela peut-être intéressant : l’ESA conçoit le module de service du vaisseau spatial Orion.
Ce module est justement basé sur celui du vaisseau cargo ATV, dont le dernier vol a eu lieu il y a cinq ans. Convertir le reste de l’ATV pour desservir la LOP-G serait peut-être moins difficile que de commencer un nouveau projet à partir de rien. On imagine qu’il faudra fortement alléger l’ATV car la version de l’ATV qui desservait l’ISS avait une masse de plus de 20 tonnes au décollage. Ariane 6 ne sera cependant pas capable d’envoyer plus de huit ou neuf tonnes vers la Lune.
Arianegroup et l’ESA travaillent sur une mission lunaire
— Actualités du 22 janvier 2019 —
Arianegroup vient de lancer un partenariat avec l’ESA pour élaborer une mission lunaire pour 2025. Il s’agit d’une mission robotisée axée sur l’utilisation des ressources locales. Le régolithe lunaire semble particulièrement intéresser Arianegroup puisqu’il est possible d’en extraire de l’eau et de l’oxygène, qui sont deux des ressources les plus importantes pour accompagner une présence humaine.
Cette mission lunaire européenne pourrait se baser sur les derniers travaux du programme Seeds de l’ESA. Il réunit chaque année des étudiants en fin de cycle pour travailler sur une thématique particulière de l’exploration spatiale. En 2018, ils ont travaillé sur un concept d’avant-poste lunaire dédié à la production locale d’ergols.
Avoir une source d’ergols sur la Lune permettrait de quitter la Terre avec un poids plus léger et donc décoller avec une fusée un peu moins massive. L’électrolyse de l’eau pourrait fournir l’hydrogène et l’oxygène nécessaires au fonctionnement d’un moteur-fusée. On sait depuis peu que les cratères du pôle sud de la Lune abritent de la glace d’eau. En travaillant autour de ces éléments, Arianegroup et l’ESA pourraient concevoir une mission importante pour préparer le retour de l’homme sur la Lune.
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