Une vanne serait à l’origine de l’incident du Soyouz le 11 octobre
— Actualités du 28 octobre 2018 —
On a un peu plus d’informations sur ce qu’il s’est passé le 11 octobre à bord du vaisseau spatial Soyouz. On peut même être optimiste sur un retour rapide des vols habités de Soyouz. Les conclusions de l’enquête ne seront dévoilées que le 30 octobre, mais Roscosmos a déjà reçu des conclusions préliminaires. C’est au moment de la séparation des boosters que les problèmes sont apparus lors du lancement du vaisseau spatial Soyouz le 11 octobre. A priori, un capteur de séparation d’un de ces boosters n’aurait pas fonctionné correctement. C’est normalement lui qui signale à quel moment la vanne située en haut du bloc doit s’actionner pour éloigner correctement le booster. Privé de cette petite impulsion, le booster a percuté le réservoir du deuxième étage. Il semble que le dysfonctionnement de ce capteur serait dû à un choc durant l’assemblage de la fusée. Il n’y a donc pas besoin de repenser le design de Soyouz, il suffit simplement d’effectuer un contrôle de qualité sur les éléments déjà construits pour s’assurer que le problème ne s’est pas reproduit ailleurs sur le vaisseau spatial.
En dehors de cela, il va certainement y avoir quelques procédures à revoir pour éviter que cette situation ne se reproduise. Mais Jim Bridenstine, l’administrateur général de la NASA, a déclaré être confiant pour une reprise des vols habités en décembre. D’ici là, la fusée Soyouz doit s’envoler trois fois pour mettre différentes charges utiles en orbite. Elle propulsera notamment le vaisseau spatial Progress à destination de la station spatiale internationale (ISS) le 31 octobre. Arianespace prévoit aussi le lancement de deux fusées Soyouz en Guyane avant la fin de l’année. Si tous ces vols se passent bien, le vol habité actuellement prévu pour le 20 décembre pourrait être maintenu.
Incident majeur lors du lancement d’un Soyouz
— Actualités du 15 octobre 2018 —
Soyouz est actuellement le seul vaisseau spatial capable d’emmener un équipage jusqu’à la station spatiale internationale (ISS). Cette situation devrait durer jusqu’à l’entrée en service des vaisseaux Crew Dragon de SpaceX et CST-100 Starliner de Boeing. Le vaisseau de la fusée Soyouz a une fiabilité légendaire. Pourtant, le 11 octobre un incident catastrophique a mis fin à la mission Soyouz MS-10. Le vaisseau emportait deux membres d’équipage vers l’ISS, Aleksey Ovchinin et Tyler Hague. Heureusement, les deux astronautes ont pu revenir sur Terre en bonne santé.
On ne connaît pas encore le scénario exact de l’incident, mais l’origine de l’incident semble être une mauvaise séparation d’un propulseur d’appoint. Quand le lanceur Soyouz décolle, cinq ensembles de moteurs sont mis à feu, sur le corps central et les quatre propulseurs d’appoint. Les quatres propulseurs se séparent habituellement à une cinquantaine de kilomètres d’altitude, en formant une croix. Mais jeudi dernier, c’est plutôt un nuage de débris qui a été observé à l’issue de cette phase.
Les deux passagers de la capsule ont annoncé ne plus ressentir d’accélération et la procédure de séparation d’urgence a été enclenchée. Comme la tour de sauvetage du vaisseau avait déjà été larguée, ce sont les moteurs de la coiffe de la fusée qui ont permis à la capsule de s’évader. Elle a ensuite suivi une trajectoire balistique jusqu’au sol où ses deux occupants ont pu être récupérés par des équipes de secours.
La cause exacte de la mauvaise séparation du propulseur d’appoint reste encore à déterminer, mais les premiers soupçons concernent une vanne qui n’aurait pas fonctionné correctement. En temps normal, elle permet de contrôler et éloigner des blocs latéraux. Dans le cas du MS-10, le dysfonctionnement de la vanne aurait au contraire précipité un des blocs contre le corps central, l’endommageant considérablement. Cela reste toutefois un scénario à confirmer, on attend donc les résultats de l’ enquête officielle.
Même si cet incident n’a pas généré de pertes humaines, c’est un énorme coup dur pour la station spatiale internationale et son écosystème. Avec deux membres d’équipage en moins, le planning de maintenance et d’expérimentation de l’ISS risque de beaucoup être impacté. Il ne reste plus que trois membres d’équipage en orbite. Ils devront retourner sur Terre à bord de l’unique vaisseau Soyouz encore amarré à la station. Mais il a une durée de vie limitée.
Ses propulseurs utilisent du péroxyde d’hydrogène. Le péroxyde d’hydrogène se décompose très lentement en eau et en oxygène à l’intérieur de ses réservoirs. Roscosmos fixe donc assez une limite de 200 jours en orbite pour s’assurer que cette décomposition ne soit pas trop avancée. Cela signifie qu’en décembre les membres d’équipage de l’ISS devront revenir sur Terre.
Il semble peu probable que d’ici le mois de décembre un autre vaisseau spatial Soyouz soit prêt à décoller pour amener un nouvel équipage sur l’ISS. L’ISS pourrait donc être complètement désertée pour une durée indéterminée. Ce type d’incident ne va pas pousser la NASA a accéléré la mise en service de Crew Dragon et de CST-100 Starline, au contraire. L’accident de Soyouz MS-10 rappelle que mettre un objet en orbite n’est pas une routine, même pour un vausseau spatial qui a la réputation d’être le plus fialbe de tous les vaisseaux spatiaux. Les tests d’amarrage des nouveaux vaisseaux spatiaux américains nécessitent la présence d’un équipage à bord de la station spatiale internationale. Il faut donc attendre que SOyouz s’envole à nouveau, ce qui prendra probablement au moins plusieurs mois. La mission des trois membres d’équipage restants pourrait éventuellement être prolongée.
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Sources