Gravité artificielle, simulateur de gravité : tout savoir et actualités

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L’université Boulder développe un petit simulateur de gravité pour l’espace

— Actualités du 9 juillet 2019 —

L’apesanteur prolongée a un impact important sur la santé humaine. Nausées, perte musculaire et osseuse, redistribution des fluides, vision altérée ou sensation de perte du goût par exemple. A partir de quelques semaines un orbite terrestre à bord de la station spatiale internationale, il faut déjà penser à une rééducation pour le retour sur Terre. Les agences spatiales font leur possible pour minimiser le problème, par exemple grâce à des séances d’exercices au câble ou élastique, mais cela n’est clairement pas suffisant.

C’est pourtant un aspect crucial si on souhaite un jour se projeter au-delà de la Lune. Des colons martiens seraient dans une situation délicate s’ils ne parvenaient même plus à supporter leur propre poids à leur arrivée. La science-fiction a réglé ce problème depuis longtemps en mettant d’immenses structures en rotation, des anneaux par exemple. On peut créer une gravité artificielle par effet centrifuge. Les stations telles qu’on peut en voir dans L’odyssée de l’espace coûterait cependant des sommes astronomiques à lancer et à assembler. Pour le moment, on choisit donc de laisser les astronautes encaisser le désagrément, quitte à leur fournir de l’aide médicale à leur retour.

C’est une situation qu’une équipe de l’université Boulder au Colorado espère faire changer. Ils ont conçu ce qui est peut-être le plus petit système de gravité artificielle au monde. Il pourrait tenir dans un module de station spatiale ou dans une base lunaire ou martienne. Le système est relativement simple : une table rotative sur laquelle on installe un occupant dans une position légèrement excentrée, les pieds sur une petite butée tournée vers l’extérieur. Quand la table est mise en mouvement, l’occupant et poussé contre la butée et se retrouve ainsi soumis à des forces simulant une gravité plus ou moins forte. A bord d’un vaisseau spatial ou d’une station spatiale, l’équipage pourrait prendre des relais de quelques heures à bord d’un tel dispositif, une stimulation qui serait suffisante pour réduire fortement les pertes osseuses et musculaires.

Un tel système n’est cependant pas parfait. Passer des heures dans une mini centrifugeuse pourrait vous rendre très malade, surtout s’il vous vient à l’esprit de tourner votre regard sur le côté. De quoi rapidement repeindre les murs du module avec votre dernier repas. En plus de l’appareil, l’équipe universitaire travaille donc aussi sur des méthodes d’acclimatation. Il pense qu’il est possible d’entraîner le cerveau à ignorer les signaux de détresse de l’oreille interne. Ils ont formé un groupe de volontaires grâce à des cessions de plus en plus longues et rapides. Après une dizaine d’entre elles, les participants se sont déclarés à l’aise à des vitesses de rotation de 17 tours par minute pour des périodes prolongées.

Si ce dispositif semble très prometteur, il reste encore beaucoup de points d’interrogation. Quelle vitesse de rotation serait optimale pour contrer les effets de l’apesanteur ? Quelle longueur devrait avoir les sessions ? Quelle position doit prendre l’occupant de la mini centrifugeuse, assis ou debout ? On peut peut-être espérer que le système est suffisamment compact pour pouvoir trouver sa place sur une station spatiale dans un avenir pas trop éloigné. En attendant, les astronautes devront se contenter de leurs exercices quotidiens et de leur retour difficile.

Image by NASA







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