Tout savoir sur la mission Dragonfly et actualités

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La mission Dragonfly s’envolera vers Titan en 2026

— Actualités du 2 juillet 2019 —

C’était une des décisions qu’on attendait le plus en 2019 : l’agence spatiale américaine devait choisir entre deux candidats pour la quatrième mission du programme New Frontiers. La NASA ne peut financer que l’une d’entre elles. La première mission proposait d’aller récupérer des échantillons de 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, la comète qui avait été visitée par Rosetta et Philae. La seconde mission a pour objectif d’explorer Titan, une lune de Saturne, grâce à un drone à hélices. Cett mission, appelée Dragonfly, a finalement été sélectionnée le 27 juin 2019. C’est un choix très ambitieux. Dans l’ensemble du système solaire, seules deux lunes ont été visité par un atterrisseur : la Lune bien sûr et Titan, qui avait été rapidement explorée par l’atterrisseur européen Huygens, qui avait été transporté par la sonde spatiale Cassini.

Titan est un des corps célestes les plus passionnants de tout le système solaire. Malgré sa distance et son froid intense, la lune de Saturne a une atmosphère épaisse. Comme sur Terre, l’atmosphère de Titan est composée en majorité d’azote moléculaire. La pression atmosphérique est un peu plus élevée que sur la planète Terre, environ 1,5 barre à la surface. La gravité est à la surface de Titan est beaucoup plus faible que celle de la Terre. Il devrait donc être assez simple d’y faire voler un drone. Titan est exceptionnel car c’est le seul autre corps du système solaire à avoir des liquides à sa surface. Les pôles de la lune de Saturne sont parcourus de lacs et de mers de méthane alimentés par des pluies saisonnières. Il reste à déterminer dans quelle mesure ces liquides pourraient accueillir les briques élémentaires de la vie.

Dragonfly, la nouvelle mission du programme New Frontiers de la NASA, doit répondre à cette question. La mission Dragonfly décollera en 2026 et atteindra Titan en 2034. L’agence spatiale américaine espère pouvoir faire voler un drone sur Titan pendant plus de deux années terrestres, ce qui permettrait de parcourir près de 200 kilomètres dans l’atmosphère de Titan. Le drone de la mission Dragonfly est un quadcopter équipé de 8 hélices réparties sur quatre axes. Comme il fait très sombre sur Titan, le drone puisera son énergie d’un RTG, une petite pile nucléaire capable de fournir une faible puissance pendant des dizaines d’années.

Le drone de la mission Dragonfly fera des bonds de plus en plus grands jusqu’à voler sur des distances de plus de 8 kilomètres en fin de mission. Il atterrira dans la région appelée Shangri-La, une zone sombre constituée de dunes qui accueille peut-être un océan asséché. Ensuite, le drone voyagera jusqu’au cratère Selk qui a peut-être un jour accueilli de l’eau liquide. Pour remplir sa mission, Dragonfly embarquera une caméra, deux spectromètres et une station météo.







La mission Dragonfly a l’ambition d’explorer Titan avec un drone

— Actualités du 2 janvier 2018 —

La NASA continue de dérouler son programme d’exploration du système solaire, appelé New Frontiers. Les sondes New Horizons, Juno et OSIRIS-REx ont déjà été lancées. Elles s’intéressent à Pluton, Jupiter et à un astéroïde. La NASA est actuellement en train de clôturer la sélection de la quatrième mission du programme. Il n’y a plus que deux candidates : la première est une mission de retour d’échantillons de la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko qui est soutenue par l’université Cornell. La deuxième mission a une ambition incroyable sur le plan scientifique et sur le plan technique. Cette mission s’appelle Dragonfly. Elle a pour objectif l’étude de Titan, la plus grande lune de Saturne.

Titan est une cible particulièrement intéressante. Avec son atmosphère dense, c’est le seul corps du système solaire en dehors de la Terre qui accueille de la matière liquide sous forme stable. Ce n’est pas de l’eau mais du méthane. Avec ses saisons sans relief et son cycle du méthane, Titan offre toutes les conditions nécessaires à l’apparition d’une chimie organique complexe. On peut donc penser que la vie a pu se développer dans cet environnement riche en opportunités. La mission Dragonfly a donc l’ambition d’étudier cette possibiltié en utilisant un drone. Un des avantages d’une atmosphère riche, c’est qu’il est possible de faire voler des engins.

Dragonfly serait donc un quadricoptère avec des rotors doubles, d’un poids d’une demi-tonne. Il embarquerait un RTG pour ses besoins énergétiques, ce qui en ferait probablement le premier quadricoptère nucléaire.Sa mission à la surface et dans les airs de Titan s’étalerait sur deux années terrestres. Le but de la sonde spatiale serait d’étudier la chimie de Titan pour déterminer les progrès de la chimie prébiotique. Le spectromètre de masse de Cassini a déjà pu détecter certains composés organiques complexes dans l’atmosphère de la lune de Saturne, la mission de Dragonfly serait donc de détecter jusqu où cette complexité peut aller, et pourquoi pas identifier certains composés fondamentaux de la vie.

Pour mener ces analyses, la sonde spatiale serait équipée de deux spectromètres, d’une station météo et d’un ensemble de capteurs photo. Elle serait capable de voler de site en site et donc de multiplier les chances de réaliser une découverte intéressante. En apparence, cela peut sembler un peu fou d’envoyer un drone aussi loin de la Terre. Les conditions de Titan sont en réalité adéquates grâce à son atmosphère 50% plus dense que celle de la Terre et grâce à sa faible gravité. Faire voler un drone consomme 38 fois moins d’énergie que sur Terre. Il faudra encore attendre jusqu’en 2019 pour que la NASA annonce quelle mission elle a sélectionné. Si Dragonfly est choisi, son lancement aura lieu en 2024.

Image by NASA (NASA press release 17-101) [Public domain], via Wikimedia Commons

Sources

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