La protection planétaire est un enjeu majeur pour éviter la contamination extraterrestre
— Actualités du 3 février 2019 —
On espère trouver un jour des traces de vie sur la planète Mars, sur Europe la lune de Jupiter sur quelques autres corps du système solaire. Pour y parvenir, on envoie des robots à la surface de ces corps. On prend donc le risque d’y envoyer des micro-organismes terrestres. Notre planète est tellement grouillante de vie que le moindre centimètre cube d’air ou la moindre surface exposée pullule de bactéries et de microbes. Si on découvre un jour un micro-organisme sur la planète Mars, il faut être sûr qu’il s’agit d’une espèce locale et non d’un passager clandestin apporté par le rover. Il faut aussi être sûr de ne pas commettre un génocide à l’échelle planétaire en faisant débarquer une nouvelle espèce dominante sur ces corps célestes.
Pour éviter une possible contamination, les agences spatiales suivent donc des directives de protection planétaire. Cela consiste à décontaminer les robots destinés à l’exploration spatiale. C’est par exemple pour cette raison que la sonde spatiale Cassini a été précipitée dans l’atmosphère de Saturne en septembre 2017. On s’assure ainsi qu’elle n’entrera pas en contact avec une des lunes glacées de la géante gazeuse puisqu’on estime qu’elles pourraient potentiellement abriter la vie.
Bien entendu, la protection planétaire fonctionne aussi dans l’autre sens. Quand on rapporte un échantillon extraterrestre sur Terre, il faut s’assurer qu’il ne contient aucune forme de vie étrangère. Les rares échantillons qui ont été collectés sur la Lune ou sur d’autres objets célestes sont conservés dans des laboratoires spécialement conçus pour éviter la moindre contamination dans un sens ou dans l’autre. Cela s’appelle le principe de précaution. En effet, on ne sait rien des capacités des micro-organismes terrestres à survivre hors de la Terre, et on n’en sait encore moins sur les capacités de survie d’éventuels micro-organismes extraterrestres. Pour surveiller cela, certaines agences spatiales comme la NASA recrutent des spécialistes, les officiers de protection planétaire.
L’humanité a déjà pu constater à de nombreuses reprises comment l’arrivée d’une nouvelle espèce peut bouleverser tout un écosystème. Par exemple, l’arrivée du frelon asiatique en Europe a eu de nombreux impacts. Il semble donc important d’essayer d’éviter de reproduire le même phénomène à l’échelle planétaire.
Picture by Nasa [Public domain], via Wikimedia Commons
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