Tout savoir sur le programme Commercial Crew Development (CCDev) de la NASA et actualités

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Les mésaventures de SpaceX freinent le programme CCDev

— Actualités du 14 mai 2019 —

Le programme CCDev confie à des entreprises privées la conception du futur vaisseau spatial habité américain. Ce programme a été freiné il y a quelques semaines avec l’explosion lors d’une phase de test de la capsule spatiale Crew Dragon fabriquée par SpaceX. Et on vient d’apprendre que le Crew Dragon a aussi échoué à un test de parachute le mois dernier. Un des quatre parachutes de la capsule spatial a volontairement été mis hors service. L’objectif était de valider que la capsule spatiale était capable de finir sa descente avec seulement trois parachutes. Mais apparemment ils n’ont pas suffisamment compensé et le Crew Dragon a heurté le sol à une vitesse trop élevée.

De son côté, Boeing vient de réussir le test des 3 parachute avec sa capsule spatiale CST-100 Starliner. La NASA doit s’assurer que même dans les pires situations, ces vaisseaux spatiaux offrent un maximum de chances de survie à ses astronautes. Tant que le résultat n’est pas parfait, les constructeurs sont chargés d’étudier la cause de ces échecs et de les corriger.

Entre les parachutes et les moteurs SuperDraco à l’origine de l’explosion d’il y a trois semaines, il va falloir être patient avant de voir voler une Crew Dragon avec des astronautes à son bord. Même chez Boeing, le calendrier n’a peut-être pas fini de glisser. Si on ajoute à cela les mésaventures de Soyouz à la fin de l’année dernière, on peut conclure qu’envoyer des hommes sur orbite est encore très loin d’être un exercice de routine.







La NASA va enfin retrouver un accès indépendant à l’espace

— Actualités du 9 août 2018 —

Le programme Commercial Crew Development de la NASA est primordial pour l’agence spatiale américaine. Il doit permettre aux Etats-Unis d’Amérique de retrouver ses capacités indépendantes pour le vol spatial habité. Depuis 2011, année de l’arrêt du programme des navettes spatiales, les Etats-Unis d’Amérique utilisent les capacités russes pour l’envoi d’américains dans l’espace. C’est une situation compliquée sur le plan politique. Comment un pays qui dépense bien plus que les autres dans ses activités spatiales a-t-il pu se retrouver avec un tel déficit ? Il ne s’agit pas de la première difficulté de NASA pour les vols habités. Le dernier vol de la capsule Apollo en 1975 a été suivi de presque 6 ans sans aucun vol habité, jusqu’à l’entrée en service de la navette spatiale en 1981. Cela témoigne de la grande complexité de mettre au point un nouveau véhicule pour envoyer des hommes dans l’espace. Pourtant, actuellement trois véhicules spatiaux sont en train d’être développés aux Etats-Unis d’Amérique : Orion devrait permettre au pays de se lancer à nouveau dans des missions au-delà de l’orbite basse. Les deux autres véhicules, Crew Dragon de SpaceX et CST-100 Starliner de Boeing, ont pour mission la desserte de la station spatiale internationale.

En 2003, la tragédie de la navette spatiale Columbia qui a tué ses sept membres d’équipage précipite la fin du programme. La navette spatiale est nécessaire à l’assemblage de l’ISS, c’est pourquoi elle continue cependant de voler jusqu’en 2011. Il faut pourtant préparer la suite. L’administration Bush devise le programme Constellation dont l’objectif est de fournir aux Etats-Unis d’Amérique un vaisseau spatial et plusieurs fusées pour mener des missions habitées vers l’orbite basse et au-delà. Le programme Constellation est pourtant annulé en 2010, un an avant l’arrêt du programme de navettes spatiales. La NASA risque de se retrouver dans l’incapacité de mener des missions habitées pendant un long moment. Pour éviter l’arrêt total des vols d’astronautes américains, un accord est trouvé avec les russes. L’agence spatiale américaine achète des places dans les capsules spatiales Soyouz pour 70 millions de dollars par astronaute.

La NASA se tourne alors vers l’industrie privée, comme pour les missions de desserte de cargos vers l’ISS. Un programme spécifique est lancé en 2009, le programme Commercial Crew Development (CCDev). L’agence spatiale américaine demande à ses partenaires industriels de lui proposer des concepts de nouveaux vaisseaux spatiaux. 36 entreprises répondent à l’appel, dont Boeing, mais aussi de nombreuses start-ups comme SpaceX, Blue Origin, Bigelow ou encore Sierra Nevada Corporation. Le programme CCDev démarre très timidement avec une enveloppe de 50 millions de dollars. A l’époque, c’est encore Constellation qui monopolise une grande part de l’effort budgétaire américain. La NASA sélectionne cinq entreprises qui se partageront le budget : Blue Origin, Paragon Space et ULA sont chargés de mettre au point des systèmes associés aux vols habités. La majeure partie du financement est attribué à Boeing et à Sierra Nevada. Les deux entreprises sont chargées de développer des vaisseaux spatiaux capables d’emmener des hommes vers l’orbite basse. La proposition de Sierra Nevada reprend le concept de navette spatiale tandis que celle de Boeing revient vers une architecture de mission faisant appel à une capsule spatiale, comme le faisait Apollo. Les noms « Dream Chaser » et « CST-100 » émergent à cette époque.

En avril 2011 la NASA dévoile une enveloppe budgétaire bien plus conséquente de 270 millions de dollars. Quatre entreprises se la partagent. Boeing et Sierra nevada peuvent envisager plus sérieusement le développement de leur vaisseau spatial. Ils reçoivent respectivement 92 et 80 millions de dollars. Une troisième enveloppe budgétaire conséquente est attribuée à SpaceX qui fait son entrée dans le programme avec 75 millions de dollars. L’entreprise d’Elon Musk est chargée de développer un système d’évasion adaptable à son vaisseau spatial Dragon, une étape essentielle pour pouvoir l’adapter aux transports d’équipages. Blue Origin reçoit 22 millions de dollars pour développer plusieurs technologies dont son moteur-fusée BE-3.

Un peu plus d’un an après, la NASA réduit le nombre de participants au programme mais augmente considérablement les sommes allouées. Le programme Constellation a été abandonné et le programme Commercial Crew Development devient une priorité. A partir de là, trois entreprises continueront de toucher des fonds de la part de l’agence spatiale américaine : Boeing, SpaceX et Sierra Nevada. SpaceX vient à l’époque de montrer ses compétences en réussissant le premier amarrage d’un vaisseau spatial privé à la station spatiale internationale. Le 25 mai 2012, la NASA a fait son choix : SpaceX et Boeing fourniront chacun un vaisseau spatial capable d’emmener jusqu’à 4 personnes vers l’ISS. Pour y parvenir, SpaceX reçoit 3 milliards de dollars de fonds supplémentaires entre 2012 et 2014 tandis que Boeing reçoit presque 4,7 milliards au cours de la même période. La proposition de Sierra Nevada et relayée au rang de simple vaisseau cargo et l’entreprise reçoit beaucoup moins de financements que ses deux rivales. A la fin de l’année 2014, la NASA a donc décidé que ses astronautes voleront sur deux vaisseaux spatiaux aux caractéristiques et aux capacités assez similaires, la Dragon V2 de SpaceX qui sera renommée Crew Dragon, et la CST-100 Starliner de Boeing.

SpaceX et Boeing vont mener 6 missions chacun vers l’ISS avec leurs nouveaux vaisseaux spatiaux habités, mais après cela rien n’est encore sûr. L’avenir de ces vaisseaux spatiaux va probablement beaucoup dépendre de l’avenir de la station spatiale internationale. Depuis le premier vol habité de Shenzhou 5 en 2003, on n’a pas vu arriver un nouveau véhicule orbital habité. L’année prochaine, il y en aura deux.

La NASA annonce le planning de tests de SpaceX et de Boeing

— Actualités du 1er août 2017 —

Le programme Commercial Crew Development a été développé après la retraite des navettes spatiales en 2011. Il a pour objectif de fournir un moyen d’accès à la station spatiale internationale 100% américain, pour des équipages. Là où CCDev est différent des projets habituels de la NASA, c’est que ce sont des entreprises privées qui sont chargées de développer ces vaisseaux spatiaux. La NASA a sélectionné trois entrerprises : Sierra Nevada qui a développé le programme Dream Chaser, SpaceX avec sa capsule Dragon V2, et Boeing avec sa capsule CST-100 Starliner. La capsule spatiale de Boeing est plutôt classique car elle reprend le design de la capsule Apollo, mais avec des dimensions supérieures. C’est facilement compréhensible quand on sait que Boeing a absorbé en 1996 une partie des sociétés qui avaient travaillé sur le programme Apollo. Le CST-100 Starliner sera donc capable d’amener jusqu’à sept astronautes à la station spatiale internationale.

Mais les ambitions de Boeing ne s’arrêtent pas là car la capsule spatiale est en effet développée avec l’aide de la société Bigelow Aerospace qui travaille déjà depuis de nombreuses années sur un projet de station spatiale privée. Le premier des modules de cette station spatiale est actuellement en test sur l’ISS. Pour desservir sa future station spatiale, Bigelow Aerospace s’est donc rapproché de Boeing pour le développement de la CST-100 Starliner. La NASA a annoncé la semaine dernière les plannings de test pour la Dragon V2 et pour le CST-100 Starliner. La capsule spatiale de Boeing devrait effectuer deux vols de test dès 2018, un premier vol inhabité en juin suivie d’un vol de test avec des astronautes en août 2018. La NASA aura donc deux capsules opérationnelles en août 2018 puisque celle de SpaceX devra aussi être certifiée à la même période. Avec l’arrivée de Dream Chaser puis de la capsule spatiale Orion dans les années 2020, la NASA aura une véritable armée de vaisseaux spatiaux pour le vol habité dans l’espace.

Image by NASA (CCP Program Collector Card) [Public domain], via Wikimedia Commons

Sources

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